Guide pour débuter en apiculture
Lorsque l’on débute en apiculture, il est fréquent de ne pas avoir une vision claire de ses objectifs ou de ce qui serait idéal pour soi. Souvent, la tentation est grande de commencer avec une seule ruche. Mais est-ce une erreur ? Quelles questions devrais-je me poser avant de me lancer ? Cet article a pour but de répondre à ces interrogations.
Quelles questions dois-je me poser avant de commencer ?
- Est-ce que je me forme pour éviter les mauvaises surprises ?
- Est-ce que je capture un essaim d’abeilles ou est-ce que j’achète un essaim à un éleveur ?
- Quel format de ruche dois-je choisir ?
- Quel matériel pour commencer l’apiculture ?
- Quelle race d’abeilles voudrais-je avoir ? (locale, noire, Buckfast, Carnica, etc.)
- Est-ce que cela va me prendre beaucoup de temps ?
Autant de questions qui peuvent sembler décourageantes, mais sur lesquelles il existe de nombreux avis. Voici notre point de vue.
Est-ce que je me forme pour éviter les mauvaises surprises ?
Bien que j’aie été autodidacte au début, je me suis beaucoup documenté sur le sujet, j’ai acheté de nombreux livres et visionné de nombreuses vidéos. J’ai également reçu des conseils de mon grand-père et de mon beau-père, fils d’un illustre apiculteur, M. Jean-Prost.
Cela ne m’a pas empêché de subir de nombreuses surprises et erreurs de débutant. Ces erreurs auraient pu être évitées si je m’étais formé dans un rucher-école ou auprès d’un professionnel.
Heureusement, il n’est jamais trop tard pour apprendre, même si cela coûte de l’argent. J’ai dû faire face à des pertes d’essaims, une mauvaise gestion de la ruche, des problèmes d’essaimage, etc. Je me suis entouré d’amis apiculteurs professionnels qui m’ont aidé à améliorer mes pratiques.
Chaque année, je continue de me former et d’assister à des conférences de diverses associations apicoles pour échanger et rencontrer d’autres apiculteurs. Pour ceux qui souhaitent en faire leur métier, il existe la possibilité de réaliser un BPREA.
Est-ce que je capture un essaim d’abeilles ou est-ce que j’achète un essaim à un éleveur ?
Les deux options sont possibles, mais avec prudence. Voici quelques éléments à considérer.
Un essaim d’abeilles sauvages dû à un essaimage n’est pas toujours ce que l’on espère :
- Il peut provenir d’un essaim sauvage renouvelé. Dans ce cas, quel âge a la reine ?
- Il se pourrait qu’il faille remplacer la reine.
- Il est essentiel de traiter cet essaim, car nous ne savons pas s’il provient d’une colonie malade.
- Sera-t-il suffisamment fort pour passer la saison ou l’hivernage ? Cela dépend aussi de la période à laquelle l’essaim a été récolté.
- Il faudra tout recommencer depuis le début.
Je vous invite à lire notre article sur l’essaimage pour plus d’informations.

Un essaim d’abeilles d’élevage : attention à sa qualité et aux arnaques.
- Méfiez-vous des annonces sur des sites comme Le Bon Coin, même celles faites par des professionnels. Beaucoup d’annonces concernent souvent des surplus, des ruches en fin de vie ou des génétiques douteuses.
- Vérifiez bien votre essaim avec le propriétaire. Assurez-vous qu’il contient une reine et qu’elle est en ponte.
Dans tous les cas, soyez vigilant et renseignez-vous, voire visitez la ferme apicole avant de vous engager.
Nous proposons chaque année des essaims de qualité Buckfast que vous pouvez réserver sur notre site, à la ferme ou à notre magasin.
Quel format de ruche dois-je choisir ?
Choisissez simplement celui qui est le plus courant dans votre région et en France.
- Le format Dadant est le plus répandu en France.
- Le format Langstroth est également utilisé, surtout dans le sud.
- Le format Warré est utilisé pour une apiculture plus technique, avec des manipulations plus complexes. Il est parfois difficile de trouver du matériel adapté, même si cela s’améliore. Cela pourrait être un sujet d’article à part entière.
Quel matériel pour commencer l’apiculture ?
Le strict nécessaire serait le suivant :
- Une tenue de protection, disponible en plusieurs formes et gammes de prix.
- Privilégiez la qualité, car vous en aurez souvent besoin.
- Une paire de gants.
- Un lève-cadre.
- Un enfumoir.
C’est presque tout ce dont vous aurez besoin au départ.
Le matériel d’extraction n’est pas nécessaire pour commencer, car vous pourrez souvent trouver un collègue apiculteur prêt à vous prêter sa miellerie. Cela vous fera économiser beaucoup d’argent au début, il vaut mieux investir dans des caisses que dans du matériel en inox.
Pour ceux qui souhaitent se faire plaisir, il existe des options pour tous les budgets, aussi bien en neuf qu’en occasion.
Quelle race d’abeille voudrais-je avoir ? (locale, noire, Buckfast, Carnica, etc.)
Encore une fois, je ne vous donnerai que mon avis, qui n’est pas une vérité absolue.
Toutes les races d’abeilles ont leurs avantages et sont adaptées à certains secteurs ou à une apiculture spécifique.
Sur notre ferme, nous élevons principalement des Buckfast, mais cela ne les rend pas forcément meilleures. Nous avons aussi des Carnicas, des Caucasiennes et quelques Italiennes.
Honnêtement, la gestion de la saison est quasiment la même ; les différences sont plus notables au démarrage et dans la gestion des réserves.
Je ne m’exprimerai pas sur la Noire, car jusqu’à présent, je n’ai trouvé que des hybrides de qualité médiocre.
À vous de choisir !
Est-ce que cela va me prendre beaucoup de temps ?
Oui, bien sûr ! Prendre soin d’animaux demande du temps et de l’attention, surtout à certaines périodes de l’année. Ne laissez pas vos abeilles sans soin, car cela peut entraîner des problèmes, y compris pour vos voisins apiculteurs (maladies).
Il y a encore tant de questions à se poser avant de commencer, mais revenons à l’essentiel. Combien de ruches devrais-je commencer ?
Combien de ruches pour commencer ?
Je vais développer une idée souvent négligée. Pour moi, il est préférable d’avoir un minimum de 5 ruches, et voici pourquoi :
- Pour réaliser des comparaisons.
- Est-ce que ma ruche est vraiment forte ?
- Pourquoi cette ruche n’a-t-elle pas de hausse, par exemple ?
- Ces points de comparaison ne peuvent pas être faits avec une ou deux ruches.
- Pour augmenter vos chances d’avoir des colonies viables après l’hivernage.
- Pour pouvoir renforcer ou créer de nouvelles colonies afin de remplacer vos pertes de saison ou d’hivernage.
- Pour rentabiliser le matériel, surtout si vous avez investi dans un extracteur.
Voilà, c’est avec ce dernier point que je conclurai cet article. Si vous souhaitez vous former davantage, nous proposons des cours d’apiculture pour 2024.